UNE BOURSE À PROJETS QUI TIENT SES PROMESSES - SOS Villages d'Enfants

UNE BOURSE À PROJETS QUI TIENT SES PROMESSES

Depuis 2021, une bourse à projets permet de soutenir les initiatives novatrices des villages SOS, pour accompagner autrement les enfants en situation complexe.

 

 

Certains des enfants accueillis en village SOS manifestent plus que d’autres des comportements insaisissables, difficiles à contenir et à prendre en charge pour les équipes éducatives. Une situation liée à des traumatismes vécus pendant l’enfance, qui peut mettre en difficulté les professionnels, et notamment les mères SOS, malgré les trésors de patience et de bienveillance déployés : « Lorsque cela prend des formes d’agressivité, elles ressentent parfois des sentiments d’échec, de culpabilité, voire d’insécurité», explique Sylvie Delcroix, référente Protection des enfants de l’association.

 

Ces comportements peuvent aussi peser sur les autres enfants de la maison, l’éducatrice familiale étant moins disponible pour eux, car davantage mobilisée par celui qui est « en crise ». Pour mieux répondre aux besoins de ces enfants et jeunes en souffrance, une « bourse à projets » a été lancée en 2021 par SOS Villages d’Enfants — dans le cadre du déploiement de sa politique associative de protection des enfants — pour financer, dans ses établissements, des activités autour du bien-être, de la gestion des émotions et de la médiation corporelle. Des séances de yoga, danse, boxe, sophrologie, mais aussi des ateliers de fabrication de cosmétiques, des temps de détente dans un espace Snoezelen (1) ou encore des activités de médiation animale, avec des chevaux, des chiens ou des animaux de la ferme ont pu ainsi être financés. « Chaque village choisit ses activités en fonction des besoins qu’il identifie, de ses partenaires locaux, des compétences de ses salariés », précise Sylvie Delcroix. Certains de ces projets reposent sur des activités individuelles, d’autres sur des actions collectives, mais parfois les deux approches coexistent. De même, certains ateliers sont animés par des collaborateurs des villages, d’autres par des professionnels externes ou encore des associations locales. Aussi diverses soient-elles, ces activités ont le même objectif de bienêtre physique et mental : « La crise sanitaire a eu un fort impact sur la santé mentale des enfants, reprend Sylvie Delcroix. Dans un contexte où les professionnels en pédopsychiatrie manquent pour répondre à toutes les sollicitations, notre objectif est de ne pas tout faire reposer sur la dimension du soin. La prise en charge des traumatismes relève aussi de l’approche éducative au quotidien et du bien-être. Chacun peut donc y contribuer. »

 

L’an passé, presque tous les villages d’enfants SOS ont présenté leur projet et bénéficié de cette bourse. Seize projets ont ainsi été financés à hauteur de 1 500 € chacun. Convaincu de sa pertinence, SOS Villages d’Enfants a renouvelé l’opération cette année, en doublant le budget alloué, qui sera désormais de 3000 € par village.

(1) Les espaces Snoezelen sont des lieux de détente et de relaxation, composés d’éléments qui stimulent les cinq sens grâce à de la musique, des tissus, des lumières, des fibres optiques, des objets à malaxer ou à caresser.