SOS Villages d’Enfants Côte d’Ivoire aide les enfants à reprendre le chemin de l’école.
« Tantie Bagage ! », voilà le cri que lancent des centaines de jeunes filles sur les marchés et devant les gares de Côte d’Ivoire pour proposer de porter les courses des clients et les valises des voyageurs. Cela nuit à leur santé, les expose aux dangers de la rue et les éloigne de l’école. C’est pourquoi, en 2017, SOS Villages d’Enfants Côte d’Ivoire a lancé le programme « Tantie Bagage », aujourd’hui financé par Quadient SA et la Fondation RAJA-Danièle Marcovici, qui a pour objectif de sortir ces jeunes filles de la rue et de leur fournir l’accès à une éducation. « Nous finançons leur scolarisation ou leur formation professionnelle, et assistons les parents en renforçant leurs compétences parentales et en les aidant à créer des activités génératrices de revenus. Enfin, nous sensibilisons les communautés locales aux droits de l’enfant », explique Désiré Aimé Aimon, responsable du programme.
En appui à leur scolarisation, l’association fournit également aux enfants des tablettes numériques avec des applications éducatives. Selon les besoins, ces outils permettent de revoir les bases (alphabétisation et calcul) ou de travailler des compétences plus professionnelles. « Ce dispositif marche formidablement bien, se réjouit Lynda Guibony, responsable du programme à Aboisso. Nous espérons l’étendre à d’autres villes. »
Créé à Yamoussoukro, le programme « Tantie Bagage » a été déployé à Abobo et à Aboisso pour 150 jeunes dans chaque ville. Dans sa troisième et actuelle phase, ce dispositif inclut environ trois garçons pour dix filles. « Ils sont moins concernés, indique Lynda Guibony, car traditionnellement, ce sont les filles qui aident à l’entretien du foyer, aux courses… Si les parents n’ont pas les moyens de scolariser tous leurs enfants, la priorité est donnée aux garçons. »
Tous les « Tantie Bagage » ne sont pas portefaix. C’est le cas d’Ange Wah, 17 ans, à Aboisso. « Pendant trois ans, j’ai vendu de l’eau, confie-t-elle. Un jour, une dame de SOS Villages d’Enfants s’est approchée pour m’expliquer qu’elle aidait les « Tantie Bagage ». Aujourd’hui, j’apprends le métier de peintre en bâtiment. C’est comme réaliser un rêve. » Convaincre les parents de se passer des revenus de leurs enfants prend parfois du temps, reconnaît Lynda Guibony.
« Pour certains, ne plus avoir à payer les frais de scolarité suffit. Pour d’autres, notre soutien au démarrage d’une activité commerciale est déterminant. À Aboisso, 41 familles sur 92 sont accompagnées à la création de nouveaux revenus. » Un soutien nécessaire, afin de permettre à leurs enfants de reprendre le chemin de l’école.