Journée internationale des familles : au cœur de la crise en 2020 - SOS Villages d'Enfants

Journée internationale des familles : au cœur de la crise en 2020

La Journée internationale des familles, célébrée le 15 mai, s’inscrit en 2020 au cœur d’une crise sanitaire et sociale mondiale, violente et dévastatrice.

 

A travers le monde, les familles ont subi de plein fouet l’impact de la pandémie du Covid-19. Elles doivent protéger les leurs, veiller sur les enfants qui ne peuvent plus aller à l’école et poursuivre malgré tout leurs activités professionnelles pour subvenir à leurs besoins.

 

Le climat d’incertitude et les problèmes économiques entraînent une aggravation de la pauvreté et souvent des violences faites aux femmes et aux enfants.

 

C’est pourquoi le soutien aux familles les plus vulnérables, celles qui ont perdu leur source de revenus, celles qui n’ont pas de logement décent, celles avec de jeunes enfants, des personnes âgées ou handicapées, est plus que jamais une nécessité vitale.

 

SOS Villages d’Enfants en a fait un axe majeur de son action dans le monde entier. Avec la crise du Covid-19, son intervention auprès des familles les plus fragiles est une priorité, comme le montre l’exemple d’une famille réfugiée en Equateur.

 

Le modèle d’accueil familial proposé par SOS Villages d’Enfants au sein de ses villages d’enfants SOS (illustré en Palestine et au Ghana) permet de préserver les liens fraternels et repose sur l’attachement. Une force et une ressource pour les enfants qui y sont ou y ont été accueillis, particulièrement en des temps si éprouvants.

 

 

Une famille séparée qui lutte à Quito

 

 

Les Vénézuéliens Almendra et Carlos ont fui vers la capitale équatorienne, Quito, pour échapper à l’incertitude économique qui règne dans leur propre pays. Mais jusqu’à présent, ils ont du mal à s’en sortir.

 

Carlos est parti à Quito à la recherche d’un avenir meilleur au début de l’année 2019, dans l’espoir que sa femme et ses enfants puissent le rejoindre plus tard dans l’année. Malheureusement, le gouvernement équatorien a commencé à demander un droit de visa de 45 euros, que la famille ne pouvait pas se permettre d’acquitter. Almendra et son plus jeune fils Mario ont dû entrer en Équateur de manière irrégulière, tandis que sa fille aînée, Maria, est restée au Venezuela avec sa grand-mère parce qu’elle ne pouvait pas acheter un autre billet.

 

« Nous pouvons à peine nous en sortir avec le peu d’argent que nous gagnons. Pour mon mari, c’est au jour le jour et je l’aide quand je peux », dit Almendra. « Amener ma petite fille à Quito coûte 300 euros, donc je ne peux pas l’envisager ».

 

Almendra et Carlos font partie des quatre millions de réfugiés qui ont fui vers les pays voisins en raison de la crise politique et économique actuelle du Venezuela. Parmi eux, 365 000 se trouvent en Équateur et le gouvernement n’a pas été en mesure de faire face à cet afflux. La plupart d’entre eux connaissent des difficultés car ils n’ont pas accès à un emploi décent et aux services publics tels que la santé et l’éducation.

 

Le père, Carlos, a obtenu un permis de travail et a trouvé un emploi de mécanicien automobile. Almendra s’occupe de son petit garçon, vend occasionnellement des rouleaux de fromage et propose des manucures à ses voisins.

 

Dans le cadre d’un programme communautaire, SOS Villages d’Enfants Équateur, en partenariat avec le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés), soutient de nombreuses familles en leur versant un soutien financier mensuel en espèces.

 

Pour Almendra et Carlos, cet argent couvre le loyer d’un petit appartement et d’autres dépenses, plus les fonds qui ont permis à Almendra d’acheter des outils de manucure. Comme les autres familles, ils reçoivent des visites de suivi d’un psychologue et d’un travailleur social de SOS Villages d’Enfants, tout en assistant à des ateliers sur l’éducation des enfants et la santé sexuelle et reproductive organisés par l’équipe de SOS Villages d’Enfants et d’autres organisations.

 

Alors que les visas humanitaires et les politiques relatives aux réfugiés se durcissent en Équateur, le gouvernement a récemment déclaré qu’il opterait prochainement pour l’expulsion, refusant ainsi toute possibilité à de nombreux Vénézuéliens en situation irrégulière dans le pays. Almendra craint que sa famille ne se retrouve encore davantage séparée par cette nouvelle politique.

 

 

Palestine : le soutien des frères et sœurs

 

Lorsqu’elles étaient jeunes, Haneen et Hayat étaient comme des jumelles, se suivant toujours l’une l’autre. Lorsque l’une tombait malade, l’autre attrapait le même rhume la semaine suivante. Si l’une réussissait particulièrement bien à l’école une semaine, l’autre faisait mieux la semaine suivante.

« Il y a une semaine de différence entre tout ce qui leur arrive », dit leur mère SOS Ensherah Sabaneh, avec un sourire complice.

 

Leur relation étroite a aidé les filles, qui ont maintenant 16 ans, à surmonter des moments difficiles dans leur vie et à vivre un nouveau changement : retourner vivre avec leur père biologique et son épouse.

 

Après avoir perdu leur mère à l’âge de trois ans, leur père n’étant plus en mesure de s’occuper d’elles, les deux sœurs avaient été accueillies au village d’enfants SOS de Bethléem en Cisjordanie. Les frères et sœurs – y compris leur frère de cinq ans – y ont tous grandi ensemble dans la famille de leur mère SOS Ensherah.

 

« C’était tellement important pour moi d’avoir mes frères et sœurs dans la même maison », dit Haneen, assise à la table de la salle à manger d’Ensherah. « Les avoir comme soutien, ne pas grandir séparés, être toujours en contact avec eux ».

 

Ensherah, mère SOS en Palestine, a élevé 38 enfants en 18 ans. Elle souligne avec force que lorsque les enfants perdent la garde de leurs parents biologiques, il est essentiel que les frères et sœurs restent ensemble dans le cadre d’une protection de remplacement : « Cela crée un lien fort qui durera toute la vie. Ils ont le sentiment d’être là les uns pour les autres. Grandir séparément ne fait qu’accentuer les différences et peut mettre à mal les relations plus tard dans la vie ».

 

 

Mère SOS pour la vie…

 

Francisca Dzalo a été enthousiasmée par la perspective de servir les enfants vulnérables lorsqu’elle a appris que SOS Villages d’Enfants était présente au Ghana. Elle travaillait comme couturière à l’époque. Son amour pour les enfants a incité les parents de sa communauté à lui confier leurs petits lorsqu’ils allaient à la ferme ou faire des courses et elle s’occupait d’eux.

 

En 1976, deux ans après l’ouverture du premier village d’enfants SOS, Dzalo a postulé pour un poste d’aide-soignante SOS et a réussi. Ensuite, après une formation intensive, elle a formé sa « famille SOS » de cinq enfants, un nombre qui est passé à 19 au fil des ans. Elle a été mère SOS pendant 29 ans.

 

« Je suis très heureuse que les enfants que j’ai élevés aient réussi dans la vie« , dit Dzalo. « Parmi eux, il y a des avocats, des ingénieurs, des éditeurs, des enseignants, l’un est soldat, ma fille est au Canada pour faire son Master. Certains sont mariés et j’ai donc des petits-enfants. Mes enfants ont bien réussi leur vie et je suis fière d’eux. Ils m’appellent au téléphone ou me rendent visite et nous avons de longues conversations ».

 

Dzalo a maintenant 74 ans et, bien qu’elle ait pris sa retraite en 2005, elle dit que son travail avec les enfants n’est pas encore terminé, elle s’occupe toujours d’Adwoa, 23 ans, l’un des enfants de sa « famille SOS ».

 

« Adwoa m’a été confiée en 1996, quand elle avait deux semaines », dit Dzalo. « Elle avait été amenée par la police. Je l’ai accueillie avec joie mais j’ai remarqué qu’elle était minuscule. Je l’ai emmenée à l’hôpital mais plus tard j’ai découvert qu’elle avait un autre problème que les médecins ne pouvaient pas résoudre ».

En plus d’une santé fragile, Adwoa souffrait en effet d’un trouble de l’apprentissage qui rendait difficile la réussite scolaire. Ce problème a commencé à se manifester à la maternelle et est devenu plus marqué à mesure qu’elle grandissait. Et même après dix ans de scolarité, Adwoa ne sait toujours ni lire ni écrire. Elle a abandonné pendant le premier trimestre au collège pour rester à la maison et apprendre les compétences sociales et les tâches ménagères. Lorsque Dzalo a pris sa retraite, elle a demandé à emmener Adwoa avec elle.

 

« Je ne pouvais pas la laisser au village d’enfants SOS parce que je savais qu’elle avait été abandonnée à la naissance et qu’elle n’aurait pas ensuite de famille pour l’accueillir C’est pourquoi lorsque j’ai pris ma retraite, j’ai pu l’emmener avec moi afin de poursuivre la mission que j’avais à SOS Villages d’Enfants Ghana. Je n’ai jamais fait de discrimination entre les enfants et je me suis occupée de tous de la même manière. Adwoa a sa propre chambre ici et tout ce dont elle a besoin. Je prends soin d’elle comme si c’était ma fille. Je connais tous ses problèmes depuis l’enfance et je sais comment y faire face ».

 

La Journée internationale des familles, célébrée le 15 mai, s’inscrit en 2020 au cœur d’une crise sanitaire et sociale mondiale, violente et dévastatrice.

A travers le monde, les familles ont subi de plein fouet l’impact de la pandémie du Covid-19. Elles doivent protéger les leurs, veiller sur les enfants qui ne peuvent plus aller à l’école et poursuivre malgré tout leurs activités professionnelles pour subvenir à leurs besoins.

Le climat d’incertitude et les problèmes économiques entraînent une aggravation de la pauvreté et souvent des violences faites aux femmes et aux enfants.

C’est pourquoi le soutien aux familles les plus vulnérables, celles qui ont perdu leur source de revenus, celles qui n’ont pas de logement décent, celles avec de jeunes enfants, des personnes âgées ou handicapées, est plus que jamais une nécessité vitale.

 

SOS Villages d’Enfants en a fait un axe majeur de son action dans le monde entier. Avec la crise du Covid-19, son intervention auprès des familles les plus fragiles est une priorité, comme le montre l’exemple d’une famille réfugiée en Equateur.

 

Le modèle d’accueil familial proposé par SOS Villages d’Enfants au sein de ses villages d’enfants SOS (illustré en Palestine et au Ghana) permet de préserver les liens fraternels et repose sur l’attachement. Une force et une ressource pour les enfants qui y sont ou y ont été accueillis, particulièrement en des temps si éprouvants.