SOS Villages d’Enfants s’engage pour qu’un parcours en protection de l’enfance ne soit pas synonyme d’échec scolaire - SOS Villages d'Enfants

SOS Villages d’Enfants s’engage pour qu’un parcours en protection de l’enfance ne soit pas synonyme d’échec scolaire

Les enfants accueillis en protection de l’enfance ont des parcours scolaires beaucoup plus défavorables que la moyenne des enfants[1]. C’est pourquoi SOS Villages d’Enfants a mis en place depuis près de 10 ans le programme « Pygmalion » afin que chaque enfant accueilli dans ses établissements puisse cheminer vers la réussite scolaire.

 

Le Programme Pygmalion a été pensé et mis en place après une analyse des travaux de recherche existants sur le sujet de la scolarité dans le cadre de la protection de l’enfance, et une étude interne prenant en compte à la fois le point de vue des enfants accueillis dans nos structures et de tous les acteurs liés à la scolarité.

 

Si le diplôme représente encore dans les mœurs le sésame d’une insertion stratifiée, l’idée de ce programme est de partir du principe que tous les enfants ont des capacités de réussite, et que  la mise en synergie de toutes les parties prenantes autour de la scolarité de l’enfant est un facteur de réussite : l’association, les équipes des villages d’enfants SOS, l’institution scolaire, l’enfant et les parents.

Il s’agit également d’enrichir les critères de réussite scolaire au-delà des critères académiques. En effet, l’école est également un lieu dans lequel les élèves développent des capacités de résilience, d’initiative, et où ils construisent au fil des années une image d’eux-mêmes et une relation aux autres déterminantes pour leur vie d’adulte.

 

Ce n’est pas parce que l’enfant confié a d’autres combats à mener qu’on doit renoncer à celui de sa réussite scolaire.

 

De manière concrète, SOS Villages d’Enfants a donc :

  • Recruté pour chacun de ses villages d’enfants SOS un éducateur scolaire dont la mission principale est de coordonner l’ensemble des actions relatives à la scolarité et faciliter le lien avec les écoles.
  • Formé les éducateurs familiaux qui accompagnent les enfants au quotidien, afin de développer leurs connaissances sur les apprentissages, le système scolaire et lutter contre les représentations à propos de la scolarité des enfants accueillis en protection de l’enfance.
  • Dédié un fonds privé à la scolarité et ce, grâce à la générosité de partenaires et des donateurs en complément des fonds publics des Conseils Départementaux.

 

Valoriser le potentiel de chaque enfant et investir différents champs d’apprentissage

 

Pour les enfants accueillis en protection de l’enfance, l’accès à la pratique artistique ou aux apprentissages informels sont autant de clés supplémentaires pour le renforcement de leur développement personnel et leur insertion future. Ainsi, les villages d’enfants SOS ont mis en place différentes actions pour que les enfants puissent apprendre dans un cadre ludique. Voici quelques initiatives qui vont en ce sens :

 

Le village d’enfants SOS de Busigny a mis en place un atelier « les petits curieux ». Il s’agit d’un atelier de découvertes scientifiques sur plusieurs jours dans lequel les enfants de 9 à 12 ans mènent des expériences sur différents thèmes : propriétés de l’air et de l’eau, illusions d’optique, etc. Les enfants intègrent ainsi des méthodes liées aux apprentissages scolaires : faire des résumés, poser des hypothèses, comprendre des propriétés…

 

A Marseille, afin d’accompagner les enfants dans les apprentissages scolaires de base, le village d’enfants a mis en place un atelier yoga pour aider au développement des compétences psychomotrices ainsi que la concentration, qualités nécessaires pour rentrer pleinement dans les apprentissages scolaires.

 

Le village d’enfants SOS de Carros, en lien avec la Fondation Break Poverty, a mis en place un programme de mentorat afin de lutter contre la fracture numérique et prévenir le décrochage scolaire. Chaque jeune accompagné a reçu un ordinateur reconditionné et bénéficie d’un mentorat à distance opéré par l’association AFEV. Les objectifs varient en fonction de l’âge et des besoins du jeune : le soutien scolaire, l’ouverture culturelle, la mobilité, la projection vers une formation post-bac, l’orientation professionnelle… sont autant de sujets qui sont abordés lors des séances.

 

Concernant les enfants, je valorise la plus petite de leurs réussites. Aucun n’aime être en échec, mais il est vrai qu’il manque à beaucoup les prérequis de base. Soit parce qu’ils ont beaucoup manqué l’école, soit parce qu’ils n’avaient pas la tête disponible pour les  apprentissages.

Joumana Grehaigne, éducatrice scolaire à Carros.

 

 

Pour en savoir plus sur le Programme Pygmalion, c’est ici

 

 

[1] 2/3 des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance sont en retard scolaire à l’âge d’entrer au collège et que seuls 13% préparent un bac général Thierry Mainaud, « échec et retards scolaires des enfants hébergés par l’aide sociale à l’enfance » Etudes et résultats, n°85, juillet 2013