Le 11 mai dernier, SOS Villages d’Enfants organisait à la Maison des Associations de Solidarité à Paris, un événement consacré au projet européen « Prévenir et répondre aux violences entre enfants, adopter des comportements protecteurs ». Partage de résultats, de recommandations et d’outils, tables rondes et ateliers thématiques, ont rythmé cette journée d’échanges passionnants, entre jeunes, professionnels et décideurs du secteur.
Près d’une centaine de personnes, enfants, jeunes, professionnels de notre association et du secteur de la protection de l’enfance, ainsi que de nombreuses personnalités ont assisté, le 11 mai dernier, à l’événement de clôture du projet européen « Prévenir et répondre aux violences entre enfants, adopter des comportements protecteurs ».
« Un événement qui devrait s’appeler plutôt un événement d’ouverture ! Vous avez produit de précieux outils dont je tiens à saluer la qualité », a déclaré Charlotte Caubel, secrétaire d’Etat à la Famille et à l’enfance, qui avait enregistré un message vidéo à l’attention des participants. Cette journée co-animée par des jeunes marquait en effet le début du travail de diffusion des recommandations, outils et formations, mis au point par notre association, avec des enfants et des professionnels, pendant les deux années de ce projet.
Un projet déployé dans 5 pays
Pour rappel, les enfants et les jeunes accueillis en protection de l’enfance où dont la famille est en situation de vulnérabilité, ont souvent été confrontés à des abus, de la négligence, du stress, de la violence, des difficultés sociales, émotionnelles ou comportementales. Ils sont, dès, lors plus exposés au risque d’être cibles de violence de la part de leurs pairs, ou eux-mêmes initiateurs d’actes de violence à l’égard d’autres enfants. Ce pour quoi la Fédération SOS Villages d’enfants International, a co-financé et coordonné dans 5 pays partenaires – la France, la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la Roumanie – ce projet dont l’objectif est d’informer et de former les enfants, les jeunes et les professionnels travaillant avec eux, sur cette violence, et de leur proposer des outils pour la prévenir, l’identifier et y réagir d’une façon adéquate.
Pour Isabelle Moret, directrice générale de SOS Villages d’Enfants France, il est remarquable à plusieurs titres : « ces échanges de pratiques et la co-construction entre les 5 pays ont été une réelle richesse, de même que la mobilisation de plusieurs autres associations partenaires en France ». La Croix-Rouge, la Vie au Grand Air, le Département du Nord, Repairs75! et L’Observatoire parisien de la protection de l’enfance, y ont en effet participé. « De plus, les jeunes y ont tenu une place essentielle à toutes les étapes : comité de pilotage phase de diagnostic, conception des formations et même prise en charge de certaines formations. »
Des outils et formations en cours de diffusion
Résultat, après deux années de travail, comme l’a expliqué Emma Baz, coordinatrice de projet, 60 professionnels de la protection de l’enfance de SOS Villages d’Enfants et de ses partenaires ont été formés, sur la base des manuels de formation et du guide pratique sur les comportements protecteurs réalisés ; 60 enfants âgés de 11 à 15 ans accueillis en protection de l’enfance ont participé à des ateliers animés par des formateurs de pairs âgés de 18 à 24 ans, pour renforcer la capacité à appliquer l’approche du comportement protecteur dans leur vie quotidienne ; un livret adaptés aux enfants âgés de 8 à 11 ans, « Parlons-en : bien s’entendre et se protéger les uns les autres » a été élaboré par les jeunes experts du projet. Ce support permet d’explorer la question des violences entre enfants avec les plus jeunes et d’ouvrir la discussion sur ce qu’ils peuvent faire lorsqu’ils sont concernés par ces violences. Enfin, un module d’e-learning gratuit de 65 minutes a été développé pour les professionnels travaillant avec des enfants, ainsi que des vidéos de sensibilisation pour le grand public. Et SOS Villages d’Enfants continuera à former des professionnels pour poursuivre et pérenniser l’impact de ce travail.
Un projet qui nourrira le « Plan de lutte contre les violences faites aux enfants »
Côté plaidoyer, l’association a développé une série de recommandations pour l’intégration d’une approche efficace, informée, préventive et réactive des violences entre enfants dans le système de protection de l’enfance. Et ce, avec succès puisque la secrétaire d’Etat Charlotte Caubel a également annoncé lors de l’événement que « le Plan de lutte contre les violences faites aux enfants 2020-2022, sera[it] reconduit, et que SOS Village d’enfants sera[it] consulté courant juin par [s]on cabinet et par la direction générale de la cohésion sociale, pour que puisse y être intégrée la question de la violence entre enfants. »
Après la présentation des résultats et outils désormais disponibles pour tous, les participants ont pu assister à une table-ronde réunissant Geneviève Avenard, Ancienne Défenseure des enfants, Anne Devreese, directrice générale adjointe Enfance Familles et Santé du Département du Nord, le Dr Mathieu Lacambre, psychiatre au CHU de Montpellier et Adeline Puerta, Responsable Qualité et Plaidoyer de SOS Villages d’Enfants Belgique.
Enfin des ateliers thématiques animés par des jeunes et des parties prenantes du projet ont permis à chacun d’apprendre plus concrètement comment utiliser et diffuser les outils produits, en quoi consistaient les formations, et quelles étaient les différentes recommandations.
Au terme de cette journée, Anna Lentzner, facilitatrice graphique, a dévoilé les illustrations qu’elle lui avait inspirés, et Isabelle Moret a conclu : « les précédents projets menés par la fédération SOS Villages d’Enfants ont été déterminants pour faire évoluer nos pratiques. Celui-ci le sera tout autant car il s’intègre dans le développement de notre capacité à répondre au mieux aux besoins spécifiques de chaque enfant et adolescent, et tout particulièrement à la question de leur exposition à des événements traumatiques. »
Merci à tous les participants à cette journée, ainsi qu’à nos partenaires dans ce projet, et aux professionnels et aux jeunes qui, par leur mobilisation et le partage de leur expérience, lui ont permis de se déployer.