L'ÉDITO DE MARTIN - SOS Villages d'Enfants

L’ÉDITO DE MARTIN

Chaque trimestre, un jeune d’un village d’enfants SOS nous parle de lui dans un entretien libre.

 

« Je m’appelle Martin*, je passe en 6e et j’ai 11 ans. Je vis au village SOS depuis l’âge de 3 ans, avec mon jumeau Léo, et notre frère Gabriel, qui a un an de plus.

 

Dans la maison, c’est marrant, parce qu’il y a une fille, mais aussi deux autres jumeaux de 4 ans. J’ai ma chambre à moi, avec beaucoup de magazines de foot, car avec mes frères, on adore ça. On a commencé tout petits. Je m’entends bien avec Léo, c’est un peu mon meilleur copain, même si, parfois, on s’embête pour rien, ou on se dispute quand je veux pas lui prêter des chaussures ou quand il me prend des vêtements.

 

Moi, je suis très sociable, je peux m’énerver vite, mais je redescends aussi vite. Lui, il est plus zen, mais quand il s’énerve, il met plus de temps à se calmer ! On a plein de copains, au village et à l’extérieur, mais ce qui est important pour moi, c’est de les garder. Je préfère avoir quatre ou cinq bons amis que je garderai toujours plutôt que beaucoup qui déménagent et que je ne reverrai pas. D’ailleurs, mes meilleurs amis, Sacha, Mathis, Naël et Alice, je les ai depuis la maternelle. Avec eux, comme avec mon frère, on se soutient, on est solidaires. Et je trouve ça important, parce que comme le dit le proverbe africain : « Seul, on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » C’est ce qui me plaît aussi dans le foot : le jeu collectif, la tactique, et surtout le contrôle de la balle en ligne droite, en regardant partout si d’autres sont là pour que je leur passe le ballon et qu’on avance ensemble.

 

L’année dernière, mon frère a été élu « petit maire » de notre ville, et moi, j’étais son adjoint. C’était bien, parce qu’on a eu l’impression que les gens nous prenaient plus au sérieux, nous écoutaient davantage. Léo, il dit qu’être « petit maire » lui a appris plein de choses, et avec le conseil municipal des enfants, on a voulu créer quelque chose qui change un peu, alors on a proposé un parcours sensoriel à faire pieds nus, qui a été installé cet été près de la mairie pour que tout le monde en profite.

 

J’aime bien le théâtre aussi. On a écrit et monté un spectacle avec ma classe, cette année, pour sensibiliser au handicap et dire que tout le monde a sa place. On a gagné un prix de citoyenneté, on était fiers ! »

 

* Par soucis de confidentialité, les prénoms ont été modifiés.