En attendant d’entrer au jardin d’enfants, Binetou* et sa mère SOS prennent le temps de se connaitre.
A coup sûr, Binetou* reconnait les cinq autres enfants avec lesquels elle est arrivée au Village SOS de Niamey le 20 novembre 2017, en provenance du centre d’accueil des enfants en difficulté de la capitale. « Dès qu’elle les voit elle sait que ce sont ses amis », raconte sa mère SOS, Mariama Abdou, à côté de la petite fille vêtue d’une combinaison rose pour se protéger de la fraicheur matinale. Face à la maison, les écoliers jouent bruyamment sur le terrain de foot, profitant de la récréation avant de retourner dans les classes de l’école voisine Hermann Gmeiner.
Née le 2 juin 2013 de père inconnu dans la région de Tahoua, à quelque 500km au nord-est de Niamey, Binetou* a été retirée à sa mère par la justice des mineurs, en raison de violences causées par des troubles mentaux. Dernière arrivée dans la famille, la petite « a beaucoup pleuré la première semaine en appelant sa mamie qui l’avait amené ici », raconte sa mère SOS.
Binetou* doit attendre l’année prochaine avant d’entrer au jardin d’enfants car elle n’a pas encore 5 ans. Pour le moment, elle reste avec sa mère ou vadrouille à proximité de sa maison, lançant ses sandales ici et là. Son langage est encore expérimental. « Elle mélange la langue zerma et la langue haoussa, ça nous fait souvent rire car on ne comprend pas tout ! », rit sa mère, qui comptait jusqu’à présent trois garçons et une fille dans sa maison. « L’arrivée de Binetou* a rééquilibré la famille », se réjouit-elle.
*Le prénom de Binetou a été modifié pour préserver l’identité de l’enfant.