Cahier SOS nº5 : quel horizon pour les jeunes majeurs sortant de la protection de l’enfance ?

Découvrez le Cahier SOS nº5 de SOS Villages d'Enfants !

Dans un contexte de durcissement économique et social où les jeunes paient, les premiers, le tribut de la crise, ceux qui sont issus de la protection de l’enfance sont plus vulnérables encore car, le plus souvent, ils ne peuvent compter sur l’appui de leur famille. Lorsque les solidarités primaires font défaut, il est fondamental que d’autres solidarités se déploient. À cet égard, les pouvoirs publics mais aussi les structures d’accueil – dont SOS Villages d’Enfants – ont une responsabilité particulière. L’objectif d’autonomie implique que les jeunes soient préparés et placés dans les meilleures conditions pour relever les défis qui les attendent. Devenir autonome, c’est accéder à la responsabilité, à l’utilité sociale, c’est savoir se relier et fonctionner avec les autres, utiliser l’influence et les ressources de son réseau social, assumer la responsabilité de ses choix individuels et leurs conséquences. C’est aussi se construire une identité propre et apprendre à négocier cette singularité avec autrui. Il n’existe pas d’autonomie sans affiliation sociale, d’indépendance sans interdépendance. On ne devient pas autonome seul, chacun pour soi. Dans les villages d’enfants SOS, la préparation à l’autonomie constitue un des axes centraux de l’accompagnement, dès l’admission. Nous le verrons dans la troisième partie de ces Cahiers, la spécificité de la socialisation en village d’enfants SOS s’appuie sur l’existence d’attachements forts qui permettent à l’enfant de faire l’apprentissage de nouvelles modalités relationnelles et favorisent la sociabilité à la sortie. La continuité de la prise en charge dans les villages d’enfants SOS aide aussi chaque enfant à se construire et à se projeter dans une vie d’adulte responsable. Avec cette publication, SOS Villages d’Enfants a voulu contribuer à une meilleure connaissance d’une thématique, ô combien centrale, dans le champ de la protection de l’enfance. Nous avons choisi de la resituer dans un contexte plus large et de faire se croiser des approches différentes de recherche. Nous espérons ainsi, en cette année internationale de la jeunesse* et à notre mesure, contribuer à nourrir un vrai débat public, dont l’urgence apparaît, de jour en jour, plus évidente.