Le projet RECORDE (Renforcement des Capacités des Organisations de la société civile pour mieux prévenir la perte de la prise en charge parentale et promouvoir le Droit des Enfants) a vu le jour en 2017. Après plus d’un an de mise en œuvre le projet démontre déjà sa pertinence, puisque à Roumtenga, une localité rattachée à la commune de Ouagadougou, les lignes bougent. 40 familles bénéficient depuis juillet 2017 du Programme de Renforcement de la Famille qui est au cœur du projet RECORDE. Face aux problèmes de développement locaux, des initiatives novatrices sont encouragées pour renforcer la résilience des populations. Les familles sont notamment soutenues pour améliorer leurs conditions de vie et permettre de répondre aux besoins et aux droits de leurs enfants. Elles sont aujourd’hui capables d’envisager un mieux-être et sont confiantes dans les nouvelles conditions favorisées par le projet.
Le portrait d’Alidou Nabolé, 10 ans, vivant à Roumtenga avec sa famille d’adoption, en est édifiant. Lorsqu’on lui pose la question sur le métier qu’il voudrait embrasser dans l’avenir, il répond timidement, et dans le sourire qui caractérise son âge : « médecin ». Oui, Alidou revient de loin ! Le 6 mai dernier, nous l’avons rencontré dans sa ville située à une dizaine de kilomètres de Ouagadougou.
Alidou fait partie d’une fratrie de trois enfants qui ont perdu leur père. Ils sont alors pris en charge par un de leur oncle qui s’occupe déjà de 9 enfants. Cette nouvelle famille devait leur donner accès à l’éducation et aux soins nécessaires à leur épanouissement et leur croissance cependant, les récoltes insuffisantes du fait des pluies ont appauvri la famille.
Deux saisons existent au Burkina Faso : un hiver de trois mois et une saison sèche le reste de l’année. Ce contexte impose souvent aux familles paysannes de trouver un moyen différent de subvenir à leurs besoins essentiels. Entre les modestes initiatives des familles pour obtenir de l’argent et les activités scolaires, le quotidien d’Alidou s’avère périlleux et ses résultats scolaires en sont affectés. « Il arrive qu’Alidou dorme en classe en pleine séance de cours, » témoigne Mme Tall, la maitresse de sa classe. Et de poursuivre : « J’ai dû approcher ses parents pour savoir ce qui se passe. » Mais les appréhensions de l’enseignante prennent fin en 2017, après le lancement du projet RECORDE, porteur d’espoir pour les familles.
En effet, grâce au projet, 40 familles pratiquent désormais de l’élevage, ou du maraichage dans le basfond aménagé de la localité. La famille d’Alidou n’est certes pas totalement sortie de la précarité ; néanmoins les aspects vitaux de la vie quotidienne s’améliorent et les résultats scolaires d’Alidou aussi. En mathématiques, par exemple, il réalise une moyenne stable de 10/10, tandis que sa moyenne générale dépasse 8/10. Il mérite donc sa place de major de la classe depuis le début de l’année scolaire.
Si Alidou Nabolé veut devenir médecin, c’est pour une raison bien précise : « pour soigner les malades » nous a-t-il confié.
Avec le projet RECORDE, de grands rêves sont donc permis. Tous ces rêves concourent à un même objectif : contribuer au développement des communautés locales en bâtissant un meilleur avenir pour les enfants.
Textes et photos : SOS Villages d’Enfants Burkina Faso
Ce projet est cofinancé par l’Agence Française de Développement. Néanmoins, les idées et les opinions présentées dans ce document ne représentent pas nécessairement celles de l’AFD.