Crise alimentaire à Madagascar : agir pour les populations les plus vulnérables - SOS Villages d'Enfants

Crise alimentaire à Madagascar : agir pour les populations les plus vulnérables

Mada MAEAlors que la COP21 touche quasiment à sa fin, le projet post-urgence mené par SOS Villages d’Enfants depuis le mois de mai dans six districts du Sud de Madagascar en est à sa deuxième phase. Les évènements climatiques inhabituels qui avaient touché le pays depuis le mois de janvier (grêle, absence de pluie, température élevée) ont eu pour conséquence la destruction des cultures de saison et avaient entraîné il y a quelques mois une pénurie de ressources alimentaires et une hausse des prix des denrées alimentaires de première nécessité. On estimait à 579.000 personnes (rapport de la FAO, avril 2015) le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère.

 

Le projet, soutenu par le Centre de Crise et de Soutien du Ministère des affaires étrangères français, s’est organisé en deux phases.

Phase 1 : distribution de produits de première nécessité

La première phase consistait à couvrir les besoins vitaux immédiats (alimentation, santé maternelle et infantile) des populations les plus vulnérables à travers la distribution de produits de première nécessité pendant trois mois. 17 224 ménages ont bénéficié de distribution alimentaire soit environ 120 000 enfants et adultes. 5 222 personnes ont pu être soignées et près de 3 000 enfants ont bénéficié d’un renforcement nutritionnel spécifique pendant 1 à 2 mois, le complément nutritionnel utilisé étant produit localement par le partenaire de l’ONG française Gret. SOS Villages d’Enfants intervient en coordination avec les autorités locales et d’autres partenaires locaux pour faciliter la mise en œuvre de cette action.

Phase 2 : « seeds for work »

La deuxième phase a débuté en novembre et se termine à la fin du mois de décembre. Deux mois pendant lesquels SOS Villages d’Enfants, par son action, vise le recouvrement par les familles de leurs moyens de production et d’alimentation. La méthode ? « Seeds for work », autrement dit, des semences en échange de travail communautaire. Elle consiste pour les habitants à participer à des travaux communautaires (lutte contre l’érosion, réfection de piste, creusement de mares, plantations, etc.) en contrepartie de quoi ils sont rémunérés en nature par des semences (sorgho, haricots, maïs…) et boutures (manioc, patates douces…). Les personnes bénéficiaires de cette action alternent une semaine de travail communautaire et une semaine de culture de leurs champs. Ils peuvent ainsi améliorer leur résilience pour de futures crises alimentaires qui paraissent inévitables.

Le projet, démarré au mois de mai, ne se limite pas au périmètre d’action géographique* de SOS Villages d’Enfants mais couvre jusqu’à 62 fokontany (subdivisions administratives malgaches). Il se déroulera donc jusqu’à la fin de l’année en parallèle des activités des Centres d’Appui Communautaires qui bénéficient en continu à 7.335 enfants et adultes.

 

Madagascar et en particulier le Sud subit directement les conséquences du changement climatique : sécheresse récurrente (kéré, cyclones, inondations). Si ce projet permet la survie des populations les plus vulnérables et l’amélioration de leur résilience, il est plus que jamais nécessaire qu’en parallèle soient traitées les causes du changement climatique afin de permettre un développement humain et socioéconomique.

 

Le projet a été réalisé grâce au soutien du Centre de Crise et de Soutien du Ministère des Affaires étrangères et grâce à la mise à disposition par SOS Villages d’Enfants de l’ensemble de ses ressources humaines (médecin, sage-femme, éducateur) et de ses moyens matériels (véhicules, moyens de communication).

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* SOS Villages d’Enfants est actif en permanence sur 6 fokontany ruraux du sud à Madagascar.

 Photo : SOS Archives