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Interview de Luciana D’Abramo, conseillère pour les réponses aux situations d’urgence chez SOS Villages d’Enfants, qui parle de la crise libanaise et de la réponse humanitaire

Une semaine après l’explosion qui a dévasté le port de Beyrouth, le Liban est confronté à une crise sanitaire, alimentaire et humanitaire. Cent mille enfants ont perdu leur maison et, pire encore, 500 000 enfants risquent de mourir de faim. SOS Villages d’Enfants travaille avec les enfants et les familles au Liban depuis plus de 50 ans. Ils apportet une aide humanitaire d’urgence à ce pays. Ils tentent de maintenir les familles ensemble et de fournir des soins rapides aux enfants non accompagnés et séparés.

 

Quelle est la situation actuelle ?

 

SOS Villages d’Enfants travaille au Liban depuis plus de 50 ans et se préoccupe maintenant de la protection des enfants et surtout de la prévention de la séparation des familles. Nous savons que, face à un certain nombre de crises, lorsque les familles sont contraintes de vivre des situations similaires et surtout un événement aussi traumatisant que cette explosion, le risque de séparation familiale augmente.

 

À cet égard, les travailleurs sociaux de nos équipes au Liban s’efforcent d’identifier les besoins les plus critiques de ces familles et de ces enfants afin de s’assurer que nous pouvons y répondre et les orienter vers des services afin que les familles restent ensemble, que les enfants soient protégés et que nous puissions aller de l’avant malgré la crise et les difficultés.

 

Que fait SOS Villages d’Enfants sur le terrain ?

 

Nous identifions de plus en plus de besoins. Mais nous nous rendons compte que la plupart des besoins auxquels nous allons répondre comprennent la recherche de maisons de transit pour les familles, la f’apport d’un soutien financier ou d’une aide alimentaire, et l’exploration d’autres options d’apprentissage pour les enfants.

 

Il y a près de 1,5 million de réfugiés syriens et aussi de réfugiés palestiniens qui ont été d’une manière ou d’une autre touchés par l’explosion. Que se passe-t-il pour eux ?

 

Beyrouth est l’une des villes du Liban qui a accueilli le plus de réfugiés historiquement et ces dernières années, et cela rend l’accès aux services plutôt difficile… Nous parlons d’une ville avec des coupures de courant constantes, et un accès très limité à l’eau et aux services qui ont été sévèrement affectés par un tel afflux de réfugiés et de personnes déplacées. Il est donc effectivement nécessaire, comme je l’ai dit, d’aider et de continuer à soutenir les enfants et les familles dans le cadre de nos programmes. Évidemment, cela est indépendant de leur origine ou de leur milieu. L’idée est d’atteindre le plus rapidement possible ceux qui sont dans le besoin pour les soutenir afin qu’ils puissent réussir dans la vie.

 

L’explosion à Beyrouth est-elle la pire crise que le Liban a connu ?

 

Le Liban a malheureusement connu plusieurs crises financières, mais c’est la pire crise à laquelle ils ont dû faire face depuis la guerre civile dans les années 90. Cela exacerbe certainement la crise sociale, la crise financière… Et le manque d’accès aux services entraîne la violation de leurs droits et de leur accès à l’essentiel. Il suffit de penser à ces familles. Avant l’explosion, elles faisaient de leur mieux pour survivre, et maintenant elles ont perdu le peu, ou les choses simples, qu’elles avaient. Cela aggrave encore leur situation.