Serbie : Construire des partenariats pour aider les réfugiés - SOS Villages d'Enfants

Serbie : Construire des partenariats pour aider les réfugiés

serbia_erp_katerina-ilievska_229Andreas Papp, directeur de l’aide d’urgence de SOS Villages d’Enfants International, était en Serbie plus tôt ce mois-ci pour visiter les programmes dans les centres de réfugiés d’Obrenovac et Adasevci.

SOS Villages d’enfants Serbie fournit un soutien d’urgence aux réfugiés dans 12 des 18 centres de réfugiés gérés par le gouvernement et est la seule organisation non gouvernementale dans 6 de ces camps.

Environ 4 700 réfugiés –dont la moitié sont des enfants- vivent en Serbie. Près de 700 sont des mineurs non-accompagnés.

 

La Serbie a été accusée par beaucoup de ne pas fournir assez de vêtements chauds et d’abris pour les mineurs non-accompagnés et les autres réfugiés durant la forte vague de froid l’hiver dernier. Le pays est-il préparé pour l’hiver qui arrive ?

Oui, sans aucun doute. L’un des problèmes durant l’hiver dernier était qu’une grande partie des mineurs non-accompagnés vivait dans des parcs ou des bâtiments abandonnés à Belgrade, et que cela était leur choix. Beaucoup ne voulaient pas être enregistrés et se cachaient.

J’ai discuté de cela avec le commissaire aux réfugiés et le secrétaire d’Etat supervisant la question des réfugiés. Le gouvernement a travaillé avec des ONG pour planifier et initier un programme d’hivérisation. Le souhait – et particulièrement chez nous à SOS Villages d’enfants- est que la présence de plus d’abris et de programmes, pour les mineurs non-accompagnés et les jeunes réfugiés qui vivaient à l’air libre dans Belgrade, empêche les problèmes que nous avons rencontrés l’été dernier.

Les mineurs non-accompagnés ont été une des préoccupations principales à cause de leur vulnérabilité face aux passeurs et à l’exploitation. Qu’est-il mis en place pour les aider ?

Fournir du soutien et une protection à ce groupe vulnérable est l’une de nos plus grandes priorités dans tout le programme d’aide d’urgence. Mais fournir une prise en charge n’est pas toujours facile. La plupart des jeunes à qui nous avons parlé en Serbie ne veulent pas y rester.

Nous sommes prêts à aider tous les mineurs à retrouver des membres de leur famille en Europe. Chaque opportunité et chaque piste seront exploitées pour les aider. Mais ce genre de demande est très rare. Dans la plupart des cas, leur objectif est de continuer à avancer jusqu’à ce qu’ils rejoignent un pays de l’UE. C’est une situation difficile car nous ne pouvons pas les forcer à rester jusqu’à ce qu’ils retrouvent leur famille, mais il est clair que cela est dangereux pour eux de continuer. Les traversées clandestines continuent et cela est de plus en plus dangereux et de plus en plus cher pour ces jeunes.

Alors que nous approchons de la rentrée, il y-a-t-il assez d’opportunité pour que les jeunes réfugiés puissent être scolarisés ?

L’un des principaux défis est que les jeunes gardent une activité et que ceux qui soient en âge d’aller à l’école y soient. L’UNICEF, qui est l’un de nos partenaires en Serbie, travaille avec le gouvernement pour assurer que chaque enfant de 7 à 14 ans soit scolarisé d’ici cet automne. Des plans pour les enfants en secondaire vont être mis en place par la suite. Le problème avec les enfants plus âgés est qu’ils sont moins intéressés pour aller à l’école car leur objectif principal est de changer de pays.

Quelles-sont les options envisageables pour aider les enfants plus âgés?

Nous avons échangé autour de plusieurs options avec SOS Villages d’Enfants Serbie concernant ce groupe plus âgé. Cela inclus de proposer des activités professionnelles pour qu’ils apprennent des choses et soient occupés. L’une des possibilités est un bus aménagé similaire à notre Playbus, qui propose des activités aux jeunes enfants. Le bus pourrait se déplacer et permettre des formations technologiques, offrant à ces jeunes une opportunité d’apprendre au sujet de la technologie et ainsi faciliter leur accès à l’emploi.

Nous savons qu’ils seraient intéressés car notre espace TIC – le service de communication que nous fournissons dans les centres– est l’une des principales activités du centre. Les technologies d’information et de communication sont l’un des services que les mineurs accompagnés demandent le plus à SOS Villages d’Enfants.

Comment décrieriez-vous le rôle que SOS Villages d’Enfants a joué depuis le lancement du programme en 2015 ?

Notre expérience nous a appris qu’il peut être très difficile de travailler d’une manière coopérative et complémentaire avec les autorités gouvernementales et les autres organisations dans une situation d’urgence compliquée et exigeante.

Ce que je trouve formidable au sujet de SOS Villages d’enfants Serbie est la manière dont l’association renforce les capacités des autorités locales impliquées dans l’aide aux réfugiés. Grâce à un programme appelé « Solidarité » nous sommes en train de construire des partenariats forts avec les organisations locales, internationales et les représentants nationaux et internationaux pour améliorer leur capacité à prendre en charge et à protéger les enfants. Ils nous traitent avec respect et nous obtenons de très bons retours concernant notre travail, en particulier concernant notre expertise en psychologie et prise en charge des enfants, et le renforcement des capacités que nous faisons concernant le dépistage précoce du stress traumatique, et comment l’appréhender.

Le dévouement et l’implication montrés par les équipes de SOS Villages d’Enfants lors de leurs interactions avec les enfants et les mineurs non-accompagnés sont également impressionnants. Cela était très touchant de voir combien ils s’investissaient et combien ils étaient respectés par les organisations partenaires.

Les opérations de SOS Villages d’Enfants en Serbie : 

Les associations de la Fédération SOS Villages d’Enfants dans le sud de l’Europe et les Balkans de l’Ouest opèrent des programmes d’urgence qui fournissent une assistance de terrain aux familles réfugiées et aux enfants non-accompagnés en Grèce, Hongrie, Italie, Macédoine et Serbie. Nous aidons également les enfants et familles déplacés à l’intérieur de leur pays en Irak et en Syrie ainsi que dans les pays d’accueil comme le Liban. Une réponse d’urgence a également été lancée en Jordanie pour aider les réfugiés syriens et les communautés d’accueil.

Nous travaillons pour assurer la prise en charge et la protection des enfants vulnérables et la réunification des familles. Bien que nos actions varient de pays en pays, notre aide consiste principalement à :

  • Créer des espaces spécialement conçus pour les enfants, un endroit sûr pour apprendre, jouer et passer de temps en famille .
  • Offrir un soutien psychologique et une prise en charge. Travailler pour s’assurer que les enfants et leurs parents, ou tuteurs, puissent bénéficier de l’aide des travailleurs sociaux, des psychologues et des spécialistes du traumatisme.
  • Fournir des moyens de communication qui permettent aux personnes de retrouver leur famille ou d’avoir des nouvelles.
  • Offrir un endroit ou vivre aux enfants non-accompagnés et travailler avec des organisations partenaires pour les aider à retrouver leur famille.