Les combats continuent de s’intensifier plus près du cœur de la capitale. Alors que les combats se limitaient auparavant principalement à la périphérie de Kiev, tôt le 14 mars, des bombardements dans le quartier nord d’Obolonskyy ont gravement atteint les étages inférieurs d’un immeuble résidentiel. Ces attaques entraînent une augmentation des besoins humanitaires et endommagent considérablement les infrastructures civiles essentielles – y compris les maisons, les écoles, les hôpitaux et les conduites d’eau et de gaz – dans l’Est de l’Ukraine.
À Marioupol, les bombardements continus dans et autour de la ville – où des centaines de milliers de personnes continuent de faire face à des pénuries critiques de nourriture, d’eau et de médicaments vitaux – ont empêché l’aide indispensable d’atteindre les personnes dans le besoin.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies estime qu’un total de 1,9 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays par le conflit. Plus de 2,9 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début du conflit, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Le dernier décompte, toujours en augmentation, recensait 1 791 111 personnes entrant en Pologne, 263 888 en Hongrie, 213 000 en Slovaquie, 142 994 en Russie, 422 086 en Roumanie, 337 215 en Moldavie et 1 226 en Biélorussie.
Dans ce contexte, la réponse humanitaire est vitale. Elle se met en place dans la mesure du possible à travers le pays et dans les pays voisins. SOS Villages d’Enfants est présente en Ukraine depuis 2003. Pendant des années, elle a été l’une des rares organisations à travailler des deux côtés de la ligne de contact, dans la région de Lougansk, à l’est de l’Ukraine. Elle est aussi active dans les pays voisins, comme la Pologne et la Roumanie, qui accueillent et soutiennent aujourd’hui les familles et les enfants qui traversent la frontière.
En Ukraine, la collaboration entre SOS Villages d’Enfants et des partenaires locaux s’est concrétisée ces derniers jours. Grâce à cette synergie, 60.000 personnes qui avaient fui les zones de combat ont pu bénéficier d’aides de première nécessité, tout en restant sur le territoire ukrainien.
Pour les familles qui ont fait le choix de rester dans leurs maisons, dans des zones moins exposées aux combats, SOS Villages d’Enfants Ukraine a maintenu ses activités. Ce sont 200 familles déjà accompagnées par l’association qui ont reçu des bons d’achat pour de la nourriture, de l’eau et des produits d’hygiène et 1.000 autres familles en bénéficieront dans la semaine.
D’autres ont décidé de quitter le pays et d’aller vers la Pologne.
Des milliers d’enfants, de jeunes et de familles arrivent chaque jour dans les villes de Pologne. Bien qu’une grande solidarité se soit mise en place autour de la frontière, la plupart des personnes sont bloquées à la gare. Certaines reprennent un train directement pour continuer leur trajet vers un lieu qui les attend, d’autres ont une destination moins précise et attendent un moyen de locomotion, d’autres encore passent la nuit sur place, épuisés. Les particuliers ainsi que les associations fournissent les réfugiés en biens de première nécessité, avec une attention particulière portée aux bébés et aux mamans.
« Les enfants quittent les zones dangereuses avec leur famille, mais parfois ils ne sont pas accompagnés», précise Serhii Lukashov, directeur national de SOS Villages d’Enfants Ukraine.
En effet, beaucoup d’enfants pris en charge en famille d’accueil, ou en institutions, sont seuls lorsqu’ils arrivent en car. En Pologne, le gouvernement a mis en place un système rigoureux de vérification de l’identité des enfants issus d’institutions d’accueil qui arrivent à la frontière. Tous ces enfants transitent par Stalowa Wola où ils restent un maximum de trois jours, le temps de la validation de leur situation par l’Ukraine et la Pologne, ils sont ensuite orientés vers des sites d’accueil en Pologne.
Les enfants accompagnés par SOS Villages d’Enfants sont accueillis dans un réseau d’hébergement qui se met en place à partir des villages d’enfants SOS présents dans le pays.
Julian Erjautz, conseiller regional urgence SOS Villages d’Enfants se trouve à l’un des points d’entrée de la Pologne, et confirme l’engagement du réseau international : « SOS Villages d’Enfants apporte son soutien aujourd’hui et continuera d’aider tant que le conflit durera, puis au-delà lors des phases de reconstruction. Il faudra encore à ce moment-là, aider les enfants ».