Catherine Iziquel a 6 ans quand sa mère décède. Son père, mineur, se trouve dans l’incapacité d’élever seul une fratrie de 6 enfants, âgés de 2 à 9 ans. La fratrie est alors dispersée entre nourrice, orphelinat et accueil en famille. A la perte de leur mère s’ajoute la peine de la « coupure brutale » avec leur maison dans le Nord-Pas-de-Calais, leur père et ses autres frères et sœurs. Catherine Iziquel se retrouve à l’orphelinat avec une sœur et un frère; les conditions de vie y sont très dures : grands dortoirs impersonnels, éducation très ferme, pas de place pour l’affectif. Elle y reste 6 mois et n’en garde que de mauvais souvenirs. C’est à l’initiative de leur père qui souhaitait que les frères et sœurs restent ensemble, et avec l’aide de l’assistante sociale, que la solution de SOS Villages d’Enfants est trouvée. |
Les enfants sont accueillis le 17 décembre 1970 au village SOS de Marange-Silvange, dans l’est de la France, par Mme Rolande Ménager, leur mère SOS, une jeune femme de 30 ans qui vient d’achever sa formation. Après 6 mois de séparation, c’est pour cette fratrie le bonheur de se retrouver ensemble et de trouver une « maman ».
Au village SOS, Catherine vit une enfance « normale » : elle va à l’école du quartier et pratique beaucoup d‘activités à l’extérieur du village, sa mère SOS refusant l’étiquette « enfant SOS ». Dans le village SOS, il y a le directeur, surnommé « Bison » : très présent au quotidien, il vient souvent prendre le repas avec la petite famille et intervient lorsque des problèmes surviennent. Il s’occupe du suivi des enfants, particulièrement sur le plan scolaire.
Mme Ménager a tout fait pour qu’ils aient une enfance et un quotidien normaux. Tous les étés, la fratrie passe la moitié des vacances en colonie et l’autre moitié avec la famille de sa mère SOS. Les enfants ont désormais, en plus d’une maman, des oncles, tantes, cousins et cousines. Mme Ménager ne sera pas qu’une mère SOS, mais une « mère tout court », une vraie « maman », ne prenant jamais ses jours de congés, restant au quotidien avec les enfants pour les élever. Ainsi Catherine aura trouvé au village SOS une « maman », la possibilité de vivre avec ses frères et sœurs et un équilibre : « J’ai vraiment eu une bonne enfance ».
A 19 ans, après le lycée, elle est engagée comme secrétaire à l’association SOS Villages d’Enfants, au siège, il y a près de 30 ans. Elle quitte donc le village SOS pour s’installer à Paris. Elle y a évolué et est désormais chargée des relations avec les donateurs. Catherine aime l’idée de travailler pour la cause de SOS Villages d’Enfants.
Catherine est restée très proche de sa mère SOS. Tous les ans, le 17 décembre, elle l’appelle pour l’anniversaire du jour de leur rencontre. Les deux enfants de Catherine considèrent Mme Ménager comme leur grand-mère à part entière.
Crédit photo : SOS Villages d’Enfants